Perdue au milieu de nulle part... [Delphine]

Un matin d'hiver, dans l'internat de l'horreur -comme je l'appelai...- un nouvelle journée commençai lentement. J'étais arrivée il y a peu et j'étais totalement perdue. Plusieurs questions tournaient dans ma tête sans arrêt. *Qu'est-ce que je fais là ? Quel est cet endroit ? Que me veulent-ils ?...* Toutes ces questions restaient pour l'instant sans réponses, muettent comme des tombes. L'internat n'était pas joyeux. Je déambulai dans les couloirs depuis plusieurs minutes mais pour l'instant, la seule personne que j'avais vu sourire était un scientifique avec un air de meurtrier. Il avait tourné la tête vers moi et je m'étais empressée de baisser la mienne. Trop tard, mon regard avait croisé le sien et ce que j'y avait lut me chamboulait terriblement. J'avais vu dans ses yeux la soif de sang, l'envie de pouvoir et tant d'autre choses plus terribles les unes que les autres. J'y avait vu les regards que mes parents portaient sur moi quand ils avaient besoin de se défouler...
Pour la première fois de ma vie, j'avais peur.
Seuls les personnes qui voulaient vraiment la souffrance d'autrui avaient un regard comme celui là, j'avais assez d'expérience vu avec qui et où j'avais grandi.

Sans m'en rendre compte, je m'étais dirigée vers une cour... Plusieurs pensionnaires étaient déjà assis un peu partout à profiter de cette belle journée, certes un peu glacée mais belle quand même.
Je décidai de les imiter, la robe qu'on m'avait donné me collait à la peau et j'étais gelée de la tête aux pieds...
Je me dirigea vers une fontaine sculptée d'où s'échappaient de doux clapotis irréguliers. Je m'assis sur le bord, que c'était bon d'être un peu dehors ! Bon, d'accord, je n'avais pas étais enfermée très longtemps mais rien que de n'avoir pas vraiment vu la lumière du soleil pendant quelques heures m'avaient totalement déstabilisé...
Je trempis ma main dans l'eau. Elle était froide, très froide. Les poissons dans l'eau avançaient lentement. Ils devaient faire beaucoup d'effort pour avancer dans cette eau qui serai peut-être bientôt de la glace.
Ils étaient tellement beau... Ils avaient des nageoires très fines qui ondulaient dans l'eau. J'en avait déjà vu des semblables chez un marchand d'animaux, c'était il y a longtemps et j'étais toute petite. Je les avait contemplé pendant des heures, ils avaient l'air de rayonner de bonheur lorsqu'ils nageait dans leur aquarium. Ceux ci par contre n'étaient pas exactement pareil. Ils ne rayonnaient pas. Ils avaient l'air triste, très triste.
Je me demandais si avant, moi aussi je rayonnais, est-ce que maintenant j'avais l'air aussi triste qu'eux ? J'espérais que non mais mon coeur me disait le contraire...

Je n'étais pas à ma place. Je n'avais rien à faire ici, ce n'est pas mon environnement !
Mes pensées s'égaillèrent vers la personne qui m'avaient globalement expliqué qu'est ce que je faisais dans un internat. Il ne m'avait rien dit quand j'y pensais, il avait juste fait semblant d'atténuer ma soif d'informations. Il n'avait fait que tourner autour de même mots.
Tu es là, c'est comme ça. Ici on soigne les anomalies... Là il avait eu un sourire meurtrier avant de continuer. En tout genre... Il avait éclaté de rire avant de s'éloigner à grands pas.
Je n'avais pas compris.
D'un seul coup toute mon anxiété me retombit dessus. Je me sentais mal... J'avais besoin de parler à quelqu'un, c'était... Une question de vie ou de mort.

Date d'inscription : 22/12/2009 Messages : 163

Je courrais dans la lande, le vent soufflait et faisait bouger les brins d'herbes. On aurait même pût croire que c'était des vagues de couleur verte. Et, moi qui avait en général le mal de mer ; je n'éprouvais rien à ce moment là. Une situation très bizarre, car quand j'allais dans les landes et qu'il y avait autant de vent, je finissais toujours par vomir. Mais, pas cette fois. Cette fois, je me sentais bien, comme-ci la lande était mon élément. L'élément avec lequel je me sentais le mieux.
En me retournant, j'aperçus quelqu'un. Mais, il me fût impossible de terminer les traites de son visage, puisqu'il était en contre-jour. La seule chose que je pouvais distinguer était le contour de sa silhouette. Je ne le reconnus donc pas, mais pourtant, cette personne m'était très familière. En effet, lorsqu'il s'approcha et pausa ses mains sur ma figure, je ne pus que deviner qui il était.
Et quand sa voix très sensuelle atteignit mes oreilles pour me reporter les centaines de mots doux qu'il m'avait envoyé, je fus la femme la plus heureuse du monde. Mais mon bonheur ne s'arrêta pas là, car il s'approcha de moi, et entrouvrit ses lèvres, pour les poser sur les miennes...

"Eric ?..."

Je me retourna plusieurs fois dans mon lit, avant de comprendre que ce que j'avais pris pour mon paradis n'était qu'un rêve. Il est vrai que j'aurais préférée que ce soit la réalité, et j'essayai donc de me rendormir, mais mes efforts furent vain, et je dus bien avouer que j'étais vaincue : Je n'arriverais pas à me replonger dans mon rêve, contrairement à ce que j'avais souhaité.

Je me leva donc, et m'étira, passant toutes les parties de mon corps à la loupe pour voir qu'il ne me manquait rien - c'était la première fois que je dormais ici, vous comprendrez certainement -, et je vis avec contentement qu'il ne me manquait rien. Alors, je me dirigea vers le placard dans lequel j'avais soigneusement loger toutes les tenues que l'on m'avait donner la veille, et je pris la première qui était posée devant moi, puis j'allai la poser sur mon lit. Puis, je retourna jusqu'au placard et pris une serviette de bain, qui était d'une couleur tout aussi monotone que la tenue que j'avais sortis - tout ça était blanc voir même un peu trop jaunâtre pour que l'on sache vraiment la couleur du tissu -, et j'allai la poser elle aussi sur le lit. Puis, j'entreprit de me déshabiller, et je fus bien contente d'enlever ses rugueux vêtements, et les jeta à terre. Je repris ensuite ma serviette de bain et la déposa sur mes épaules, en m'enveloppant bien dedans pour ne pas avoir froid. Et ce fus donc nue, avec juste une serviette de bain sur le dos que je me dirigea vers la salle d'eau.

Je fus contente de sortir de l'eau, elle était glacial. Et ce n'avait pas été de la tarte que d'y rentrer, surtout que je mettais laver les cheveux. Je me sécha donc un peu, avant d'entreprendre de les démêler. Puis, je me dépêcha d'aller rejoindre mes vêtements secs, et je fus très heureuse de me réchauffer un peu en les enfilant. J'espère que vous me croirez si je vous disait que j'avais vraiment crût à une nouvelle aire glacière en allant sous cette eau ?

Voilà, j'était enfin prêt à vivre une nouvelle journée d' "enfer". Et c'était le cas de le dire. Et comme je ne savais vraiment pas quoi faire, je décida d'aller me "reposer" dans la cour pour être un peu seule, et y avoir donc un peu de calme. Encore fallait-il la trouver cette cour.

*Mince ! C'est qu'il y a du monde par ici !*
Bon ben, je m'avança dans l'espoir de trouver une place de libre dans toute cette foule. soit tout le monde avait eut la même idée que moi, soit, cette cour était un endroit de rendez-vous. Et, j'optai plutôt pour la deuxième solution.
Alors que je cherchai où je pourrais m'asseoir, mon regard se posa sur la fontaine, et je m'avança donc vers se lieux. Tous les bords étaient vide, comme banni du monde, à l'exception d'une fille qui regardait les poissons.
Je m'assis donc sur le bord, à plusieurs mètres de cette fille. Je ne la connaissais pas, et ne savais même pas dans quel groupe elle était, et vous comprendrez certainement mon geste. Et je mis, moi aussi, à regarder les poissons...

En un instant, tout changea, le soleil qui tapait jusqu'alors assez fort semblait ne plus réchauffer. Le bruit qui m'avait cassé les oreilles lorsque j'étais entré dans la cour était presque inexistant et les petits poissons qui nageaient paisiblement avaient disparue... Il est vrai que la cour était garni de monde mais peut parlait... On était beaucoup, et il n'y avait personne qui parlait ou s'exclamait. C'était... Glauque.
Je levis les yeux pour regarder autour de moi ce qui avait pu causer le silence des autres pensionnaires. L'atmosphère était froide, glacée. Tout d'abord je remarqua qu'une fille s'était assise à côté de moi, personne n'avait osé mais de toute évidence elle devait être moins froussarde que les autres, ça me plaisait... Ensuite, je vis un scientifique, dans sa toge toute blanche. Il appelait quelques élèves d'un ton froid et ceux ci se rangeait derrière lui. Ils avaient l'air statufiés tellement ils était droit et rigides.

Je ne les comprenait pas, je savais ce que ce sale type allait leur faire, il allait les torturer pour tester leur don. J'avais entendu quelques élèves parler de ça à un moment, c'est l'une de mes petites tactiques et une phrase que mes parents me passaient en boucle "Fais toi discrète, écoute et apprends" ce que j'ai toujours fait, pour l'instant ça me réussit plutôt assez... En tout cas, si j'avais été à leur place, je me serai rebellé, défendue mais je ne serai pas resté là, les bras ballant à attendre mon destin ! Plus tard, je dirai que j'avais tort et qu'il valait mieux choisir la voie de la sagesse mais que voulez vous, j'étais nouvelle et j'avais encore la liberté dans les veines, ou plutôt la soif de liberté...

Je voulus aller les aider, leur empêcher le supplice mais une petite voix au fond de moi me dissuada. *C'est une mauvaise idée ça, reste à ta place et te mêle pas des affaires de autres !* Cette petite voix, elle a toujours raison. On a tous un espèce d'ange gardien qui vous guide, et bien moi, c'est cette voix et j'étais décider à suivre ses conseils... Même si ceux ci m'énervaient parfois... Je les vis partir, j'avais le coeur gros. La petite visite à l'improviste du scientifique avait laissé un froid dans la cour, personne n'osait dire un mot. Et, comme au début l'ambiance changea totalement en l'espace de quelques secondes. Tout le monde recommença à parler en même temps, c'était stupéfiant de voir à quel vitesse ils avaient oublié la soif de sang des scientifiques. Personne ne m'avait encore jamais fait d'expérience dessus mais, j'étais sidérée, je ne pensais pas qu'ils pouvaient être aussi cruel... j'étais en train de déraper, totalement. La vie à l'internat reprenait son cour mais moi, elle m'avait oublié en chemin. Je reregardis la fille qui s'était assise à coté de moi, elle était belle. Son don n'était pas dur à deviner, un en rapport avec la beauté, sûrement. Je ne savais pas dans quel groupe elle était mais j'espérais qu'elle était dans les Lys... Elle avait l'air sympathique et l'internat empêché tout contact entre es membres de groupe différents... c'est ce qu'il me semblait en tout cas...

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Je venais de m'asseoir, et j'avais tranquillement regarder les poissons. Mais, une vague de froid avait empli la petite cour, et je me redressa soucieusement. Que pouvait-il bien se passer ? Je n'avais pas encore très bien comprit comment se dérouler la vie ici, mais je crois que cela me venait petit à petit.

Un homme d'une cinquantaine d'année, aux cheveux gris, et habillés d'une longue toge blanche était là, une liste devant lui. La liste était plutôt bien remplie - enfin, c'est ce que je crût voir, mais j'étais tout de même assez loin -, et sa voix grave et rauque s'éleva dans l'air l'espace d'un instant.

Il appela plusieurs personnes qui se mirent en file indienne devant lui, les bras pandouillants, sachant qu'un cruel destin leur était destiner. Et j'en eus de la pitié. Les voir regarder leurs amis, le visage désespéré et livide, ne pouvait que faire mal. C'était désespérant, surtout quand l'on était sûr que cela nous arriverais certainement un jour, à nous aussi.

Je me redressa donc, et je tourna le dos au scientifique. Qui s'est ? Si il me voyait, il pouvait très bien me demander d'accompagner le reste de sa "cargaison" à son cruel laboratoire. Alors, en entendant l'ensemble des bruits de pas s'éloigner, je compris que c'était finit. J'étais "sauvée" à court terme - très court terme.

Alors, je me sentis observée. J'avais espérée que mon malheur soit terminer, et voilà que je me sentais observée ! Pendant un moment, je crûs que le scientifique était revenu. Mais en relevant la tête pour voir d'où venait ce regard - alors que le chahut reprenait -, et je me retrouva à regarder droit dans les yeux la fille assise à côté de moi.

Apparemment, elle avait l'air d'avoir envie de parler. Et, elle n'osait pas. Je ne pouvais pas lui reprocher en fait, parce qu'il se passait la même chose pour moi. Alors, je pris mon courage à deux mains, avant de me lancer :

"Salut...

Bon, okay, j'avoue que ce n'était pas un gros pavé, mais au moins c'était déjà l'ombre d'une conversation. Enfin, je croie. Il serait quand même dommage de ne pas oser se parler, car, vu le temps qu'on allait rester enfermer ici, on avait tout le temps de perdre l'usage de la parole. D'ailleurs, on était déjà tous quasiment adulte, voir, adulte à part entière...

J'étais encore en train d'observer la mystérieuse fille lorsque celle ci tilta et tourna le tête vers moi. nos yeux se rencontrèrent, elle avait de magnifiques yeux verts gris tandis que les miens étaient d'un vert de crapaud... En tout cas c'est ce que je trouvais car c'était la seule partie de mon visage que je n'arrivai pas encore à changer. Petit à petit je les ai trouvé encore plus laids que laids et j'ai finis par voir que des défauts dans mes grands yeux verts tendres. Bref, j'avais toujours mes yeux de crapauds fixés dans ses yeux, je ne cillai pas d'un poil, question d'habitude. Je brûlais d'envie de lui parler mais je n'osai pas. Malgré les faibles chances qu'on avait que l'attention nous retombe dessus, en fait, elles étaient nulles. Tout le monde parlait alors deux personnes qui discutaient en plus ou en moins, quelle différence ? Et pourquoi se tourneraient-elles vers nous ? Non, franchement je devenais paranoïaque...
"-Salut...
Elle semblait avoir les idées plus claires que moi en tout cas car je ne m'étais toujours pas décidé à lui parler ou non que elle, elle semblait avoir déjà pris sa décision.
-Heu... Salut. Je lui adressai un faible sourire que je voulais encourageant. Tu... Tu t'appelles comment ? Moi, c'est Eloïse...
Si j'avais été seule je me serai tapé tellement j'avais honte, une petite phrase comme ça... Les filles branchées elles elles auraient été super sures d'elles, elles auraient emmené cette fille à l'autre bout du Parc et un magasin de glaces serait apparu comme pas magie... Aucas où vous le saurez pas, il y a TOUJOURS un magasin de glaces aux alentours d'une fille branchée... Oui, mais voila, je ne suis pas une fille branchée... Et donc pas de magasin de glaces... À dire vrai, c'était mon fantasme lorsque j'étais petite, en avoir un stock entier qui me suivaient partout comme un petit toutou. Je revins à la réalité pour me rendre compte que j'étais encore à coté de la fontaine et que si je ne m'étais pas éveillé je serai surement tombé dans l'eau. Soit toute seule, soit à cause du groupe de garçons qui traînaient dans le coin et qui m'auraient sûrement fait tomber à l'eau grâce à un don ou à la vieille force brute... En tout cas, cette bande ne me plaisait pas:
-Viens, on va plus loin.
Je lui montrait d'un coup de tête et elle eut l'air de comprendre en tout cas, c'est ce que je compris. Je me dirigea vers un arbre, un chêne à ce que je voyais. Je m'adossa au tronc rugueux, il devait être si vieux.. Une pensée me vint en tête: peut être que les scientifiques arriveront à percer à jour le secret de la nature et de son fabricant si il y en avait un....

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Cette fille avait vraiment l'air sympathique. Et ses yeux verts reflétaient tout un monde. Un monde de peur et de solitude. Un monde que je partageais. Je trouvais donc ses yeux absolument magnifiques. Ils étaient magnifiques parce qu'ils racontaient une histoire. Une histoire vraie, pas une que l'on invente pour se distraire.

"Salut..."

Ce mot là était sortit tout seul. Comme catapulter par une envie profonde de parler à cette fille dont les yeux reflétaient l'éternité d'une histoire. J'étais vraiment émerveiller, mais je ne savais pas pourquoi. Mais mon émerveillement fût bientôt stopper lorsqu'elle détourna le regard. Et je me reprit vite, en tournant la tête, pour regarder les bancs alentour.
Mon regard se posa sur une bande de fille aux cheveux longs qui rigolaient les unes avec les autres, comme ci elles se connaissaient depuis leur naissance. C'était les filles que j'appelai "pétasses", plus généralement appelées "les populaires".
Une voix douce et mystérieuse à la fois me sortit de mes pensées pour me rappeler que j'avais engager la conversation avec ma voisine de "banc".

"Heu... Salut. Tu... Tu t'appelles comment ? Moi, c'est Eloïse..."

La fille me souriait, m'apprenant qu'elle s'appelait Eloïse. Elle avait fait tout ce qu'il fallait pour me laisser l'impression que je savais engager une conversation comme il le fallait.

"Ben moi c'est Delphine, j'suis enchantée de faire ta connaissance. J'suis dans le groupe des pétunias, et toi ?"

Ouf ! J'avais sût lui répondre, et voilà que maintenant elle me proposer qu'on ailler discuter plus loin, pour être plus tranquille. Je la suivis donc, et m'asseya donc à côté d'elle en m'adossant au vieux chêne. L'endroit était réellement plus tranquille que le bords de la fontaine. Au moins, ici, il n'y avait pas une bande de garçon chahuteur pour nous empêcher de faire la conversation.

Dans l'ombre du chêne, la chaleur était beaucoup plus supportable qu'à la fontaine. L'air y était doux et l'atmosphère paisible, un vrai bonheur pour l'ami du grand air. Idéal pour les nouvelles rencontres:
"-Ben moi c'est Delphine, j'suis enchantée de faire ta connaissance. J'suis dans le groupe des pétunias, et toi ?
-Le groupe de Lys, en tout cas c'est ce qu'il me semble... On ne m'a presque pas apprit de choses sur cet endroit, je ne sais pas où je suis et personne ne veux me dire !
Je me tourna vers elle pleine d'espoir...
-Sais-tu toi où nous sommes ?

J'ai cru qu'elle allait me prendre pour une dégénérée, c'est vrai que je ne savais pas le moins du monde où je me trouvais, à mon entrée dans l'internat les infirmiers m'avaient un peu dit où j'étais mais en fait, ils m'avaient habilement dissimuler l'essentiel me faisant croire que j'étais au courant. Mais je ne savais rien. Rien du tout, ni sur l'endroit ni sur les personnes qui arpentaient les couloirs de cet internat de malheur. Ce que je savais c'est que j'étais dans un soit disant "hôpital", qu'il y avait plusieurs groupe et que j'étais dans celui des Lys. Lorsque j'avais demandé à quoi servait cet endroit, on m'avait répondue qu'il soignait les anomalies...

J'avais tout de suite compris. Je ne pensais pas qu'ils seraient au courant de mon don en si peut de temps. Après, j'avais compris que tous ceux que je croisais avaient eu le malheur de naître avec un espèce de pouvoir... Certains auraient trouvé super d'avoir un pouvoir, et bien pas nous. C'est une malédiction. Qui aimerait être retenue de force en un endroit glauque ? Qui aimerait être torturé pour maintes raisons dont la plus évidente était le progrès -soit disant- ? Peut-être que certain, adoooreraient... Dommage pour eux, ils ne sont pas à ma place... J'ai eu le malheur de naître et de grandir dans une porcherie, de me faire battre par mes parents et détestées par les autres gamins de la rue... Qui m'envierait ? En plus, tout ça pour un pouvoir qui ne servait strictement à rien si ce n'est que pour une beauté physique. Parfois la vie est monotone et bien pas ici, chaque jour est unique en son genre, porteur de nouvelles souffrances, de nouvelles déceptions en tout genre... En fait, tous les jours son porteur de toutes les choses que vous détestez, oui tous les jours sont des cauchemars à l'internat.

Date d'inscription : 22/12/2009 Messages : 163

L'ombre que le chêne nous offrait nous protéger du soleil, rendant l'atmosphère plaisante. Ce n'était que du bonheur d'être ici et de parler à cette fille que je ne connaissais pas. Mais que je mourrais d'envie de connaître. Elle avait l'air super sympa, et malgré sa beauté physique flagrante, elle ne se la péter pas. Comme quoi, on peu être belle et solitaire.

"Le groupe de Lys, en tout cas c'est ce qu'il me semble... On ne m'a presque pas apprit de choses sur cet endroit, je ne sais pas où je suis et personne ne veux me dire !"

Ce devait être pour tout le monde pareil apparemment. Peut-être même que cette endroit était coupé du reste du monde et se trouvait dans une autre galaxie que celle dans laquelle nous avions l'habitude de vivre ? Non, je devais m'emballer un peu trop quand même, là.

"Sais-tu toi où nous sommes ?"

Alors là, j'suis désolée poulette, mais je commence moi-même à douter de qui je suis, et à me demander si la vie n'est pas seulement un rêve dans lequel tout le monde serait enfermer dans un laboratoire, un casque sur la tête pour pouvoir être plonger dans "son" monde rien qu'à lui, avec sa vie qui finit par virer au cauchemar. Non, à part ça, j'sais pas où on se trouve exactement, et j'avouerais que ce serait très pratique qu'un de nos proche puisse venir nous voir à l'occasion pour que l'on puisse lui poser quelques questions. Mais pour faire plus simple :

"J'suis désolée, mais j'suis dans le même cas que toi. Je ne saurais dire où nous nous situons à cette instant précis. Nous sommes couper du monde, et nous n'y pouvons rien."

Nous étions dépayser, c'était exactement ça en fait. Ils essayaient de nous faire oublier qui nous étions vraiment, en nous faisant douter sur chaque chose de la vie. En fait, ils nous avaient lâchement. Ouais, c'étaient des lâches. Voilà ce qu'ils étaient, des lâches !

D'ailleurs, je ne savais pas vraiment pourquoi j'étais ici. Souvent les gens me disaient que j'étais belle. Mais sinon, qu'est-ce que j'avais à part ça ? Bah, rien. Je ne devrais même pas être ici, je n'ai rien d'exceptionnel...

Je me sentais mieux maintenant, le fait d'avoir lâché d'un coup toutes mes questions m'avait... Soulagé. Qu'elle me réponde ou non je m'en fichais un peu.... En tout cas je ne connaissais pas cette fille mais je l'adorais déjà, c'était la seule qui m'avait écouté.
"- J'suis désolée, mais j'suis dans le même cas que toi. Je ne saurais dire où nous nous situons à cet instant précis. Nous sommes couper du monde, et nous n'y pouvons rien."
Sa réponse ne m'étonna guère il est vrai que je ne devais pas être la seule à ne pas savoir où j'étais. C'est vrai, nous étions coupé du monde comme dans un autre univers, sinon il est certain que des personnes seraient déjà passé voir quelques pensionnaires... à part si même leurs proches ne savaient pas où ils étaient. Moi, au début j'ai cru que le pensionnat m'avait sauvé la vie sinon je serai morte sur cette route mais en fait en y réfléchissant bien c'était peut-être l'inverse... Chaque jour désormais je regrettais de ne pas avoir crevé sur cette route de campagne.

Une question tournait encore dans ma tête: Où était l'internat ? Peut-être qu'il se situait dans un autre monde ? Non, impossible, faut quand même pas rêver. La solution moins tiré par les cheveux était que notre prison était caché quelque part sur la Terre et qu'on nous y avait emmené de force... Nos proches étaient au courant de rien. Personne ne venait... On était condamné à rester dans cet internat de malheur surement jusqu'à notre mort. Je fis par à ma nouvelle amie de ce que j'avais conclue en quelque phrases.
-L'internat est caché, quelque part... Et personne n'en sait rien.
Je regarda les bâtiments autour de moi, c'était une vrai forteresse, il y avait des files barbelés quasi partout et les murailles qui encerclaient notre prison étaient immenses. Comme conclusion, je dirai qu'il est impossible de sortir de l'internat après y être entré sauf si on fait partie du service bien entendu mais là encore, je n'en étais pas certaine, aucune preuve, que des suspicions. Je savais au moins pourquoi j'étais ici, c'était déjà pas mal.
J'étais pas normal, j'avais un don. Mais là encore, je n'en étais pas sur, quasi certaine mais pas au point de le jurer.
- Je crois savoir pourquoi nous sommes là, mais je n'en suis pas... Certaine.
Je baissis la tête et encore une fois, mes pensées s'égaillèrent vers des questions sans réponses...

Date d'inscription : 22/12/2009 Messages : 163

Une légère brise faisait frémir les feuilles du vieux chêne en dessous duquel nous nous étions réfugié. Il ne manquait plus que le chant des oiseaux pour que cela me paraisse... normal.
La brise avait aussi ramener certaines de mes mèches devant mon visage, et je les écartait lentement avec ma main droite. Ce que je faisais en général en fait.

A côté de moi, Eloïse laissa échapper un long soupir, comme pour me rappeler la gravité des choses : On n'avait aucunement le droit d'emmener des gens contre leur gré. C'était comme un enlèvement en fait. Oui, c'était parfaitement ça, il n'y avait pas à discuter sur ce point.
J'étais persuadée que ce que je pensais était la pure vérité.

"L'internat est caché, quelque part... Et personne n'en sais rien."

Oui, c'était parfaitement ça, en fait. Sinon Eric serait déjà venu à mon secours depuis longtemps.
Du moins, c'est ce que j'osais espérer.

En tout cas, le jour où je trouverais le moyen d'avertir des personnes externes - dont Eric -, nous pourrions tous sortir de cette semi-captivité - il fallait avouer que si nous étions vraiment captifs, nous ne pourrions pas gambader ainsi dehors.
Mais soudain, une sombre pensée - encore plus sombre que les précédentes - me vint à l'esprit : Et si Eric les avait aider à me trouver, et à me capturer ?
Non ! J'essayait vite de faire sortir ceci de ma tête. C'était faire déshonneur à notre amour.
Et ça me faisait pensé comme ces maudites personnes me tenant captives voulaient que je pense.

"Oui, c'est évident. Sinon l'un de nos proches se serait forcément rendu compte de notre disparition. C'est évident..."

Je pris une longue inspiration avant de continuer :

"Au fait, lequel de tes proches regrettes-tu le plus dans l'histoire ?"

La question était partie d'un seul coup, alors qu'il n'y avait aucune nécessité de la posée. C'était comme-ci, le vie d'Eloïse me regardait vraiment, et d'un seul coup, je me mis à la considérée comme ma seule véritable amie. La seule en qui je pouvais réellement avoir confiance.

Mais ensuite, elle me fit la confidence d'une des ses découvertes récentes.

"Je crois savoir pourquoi nous sommes là, mais je n'en suis pas... Certaine."

Peut-être tanait-elle alors une information qui m'aurait échappé. Alors, sans cacher mon enthousiasme à l'idée d'avoir une nouvelle piste, je lui demanda :

"Et alors ? A ton avis, pourquoi nous sommes là ?..."

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