Aymeric Douglas ||TERMINE||

Impossible. Aujourd'hui encore je ne comprends pas... je suis persuadé de rêver. J'ai toujours eu une vie particulièrement effacée, même tout gosse je ne supportais pas qu'on me regarde ou que je sois le centre de l'attention. J'aimais être seul et jouer, penser et parler seul même parfois. Je ne bavardais qu'avec mon chat ou mes livres. A l'école j'étais toujours fourré au fin fond de la classe et ne levais jamais le doigt, même quand j'avais la réponse, ce qui était souvent le cas. Je suis quand même intelligent, j'ai d'excellents résultats, mais je n'ai jamais eu d'amis avec qui bosser. Non seulement parce que j'étais différent d'un certain point de vue mais aussi parce que je ne le voulais pas. Je détestais le réfectoire où on était sans cesse serrés les uns contre les autres, je m'installais à une table un peu écartée des autres et personne ne venait d'y mettre, tant mieux. Tout le monde a toujours rit derrière mon dos ou me critiquait et je n'y ait jamais fait attention. Les seules personnes qui m'admiraient étaient mes parents. Ma mère me trouvait beau, intelligent, sage, réfléchit, poli... bref le prototype parfait du fils unique. Heureusement que je n'ai jamais eu de frères et sœurs ! Je ne serais sans doute jamais retourné à la maison... peut-être en avaient-ils conscience et se sont privés pour mon bien être ? En tous cas, je respecte beaucoup mes parents et j'ai toujours tout fait pour qu'ils me trouvent à leur goût disons. Je ne les ais jamais entendu me disputer. Jamais.
Très tôt, je me suis prit de passion pour la musique. C'est arrivé au marcher de noël alors que j'avais quatre ans. Il y avait un groupe de musique. Je me suis arrêté devant la scène et ma mère a dû insister plusieurs fois pour que la suive et aille faire des courses avec elle. La musique m'avait transportée, hypnotisée... et depuis je joue de tout. J'ai commencé par le piano en passant par le violon, la flute, la batterie, la basse, la guitare sèche et électrique, le banjo, la saxophone, le violoncelle, le hautbois, l'harmonica, la trompette, la xylophone, la flute traversière, la clarinette... et j'en oublie sans doute. Ça n'avait plus de secret pour moi et j'y avais toujours travaillé très dur. J'ai fait beaucoup de concours et quelque concert, toujours solo évidemment, je n'ai jamais voulu fonder de groupe puisque je détestais ça. J'aimais beaucoup dessiner également, m'amusant à dessiner le portrait de tas de gens. Ma chambre, très grande heureusement, n'a comme papier peint que des banderoles de dessins fixés aux murs. Sans compter les pochette, cahier et tiroirs ou j'en entasse d'autres. Je passe mon temps à ça : dessiner et faire de la musique. Heureusement que je vis dans une famille aisée, ils ont pu m'offrir des tas d'instruments de musiques et de quoi faire des dessins en tout genre. Je m'essaye à la peinture également...

Voilà en résumé à quoi se résumait ma vie... avant le choc. Et puis un matin, ma mère m'a annoncée qu'elle avait invitée une dame charmante qu'elle avait croisé dans une clinique et qui connaissais beaucoup de chose en matière de biologie, de médecine et tous ça. Ma mère était médecin. Quand à mon père, directeur adjoint d'une société qui vendait des équipements sportif, il se passionnait pour ce genre de chose. Ils avaient donc rapidement lié une petite amitié avec cette femme et l'avait invitée à dîner à la maison. C'était un samedi soir, pour le week-end, et évidemment je n'ai rien dit, après tout ça pouvait être intéressant. Durant la journée j'avais composé un peu et dessiné aussi, comme toujours. Et lu un bouquin à ma mère sur la médecine histoire de ne pas avoir l'air trop bête dans une conversation de trois mordus de sciences et de physique. Heureusement que j'avais un excellent niveau en ces matières aussi. Il n'y avait que le sport qui me répugnait. Sauf que ma mère m'avait inscrit à un club de musculation tous les mercredi après-midi histoire que je me muscle un peu et prenne des formes. Ça marche mais je n'aime pas ça. Je me contente de lui faire plaisir. Bref. Ce samedi soir donc, ma mère avait tout préparé et, véritable cordon bleu, avait concocté un menu divin qui embaumait toute la maison d'un parfum gourmand et chaleureux. Puis l'invitée est arrivée. Il y a eu l'apéro, et le dîner. Une soirée plutôt sympa ou je me contentais d'écouter ce qui se disait et de répondre rapidement aux quelques questions qu'on me posait. Tard dans la soirée enfin, la jeune femme invitée m'offrit un petit cadeau en fin de soirée. Un petit flacon, un élixir comme elle l'appelait, très efficace, qui consistait à rendre le sommeil et les rêves plus beau en faisant le plein d'énergie. Intrigué, je l'ai remercié et elle est partie. Je suis alors monté dans ma chambre après avoir aidé ma mère à faire la vaisselle et me suis préparé pour me coucher. Mais avant ça, je prit le petit flacon et en versait trois goutes dans un verre d'eau, comme elle me l'avait conseillé. Le liquide prit une teinte bleu azur très agréable à observer, et je vidais mon verre d'un cul sec. Cela n'avait aucun goût particulier et j'étais très excité de savoir si ça allait marcher.

Quel andouille... j'aurais jamais du boire de filtre. Je n'ai jamais su ce que c'était vraiment, et ce n'est pas ce qui m'a donné ce don, pas du tout. Peut-être un simple somnifère allez savoir. En tout cas, quand je me suis réveillé, je n'étais plus dans ma chambre. Je n'étais dans aucun endroit que je connaissais. Il y avait des infirmières ou je ne sais quoi tout autour de moi... j'étais comme sur un lit d'hôpital, observer de partout. J'avais la tête qui tournait et je comprenait à peine ce qu'on me disait. Je me sentais vraiment différent... il y avait quelques chose en moi qui clochait, quelque chose en plus... ou en moins que je n'arrivais pas à décerner. Qu'est-ce qui s'était passé ? Ce filtre était-il de la camelote et faisais-je un rêve bizarre comme les autres ou bien avais-je eu un soucis dans la nuit qui avait nécessité des soins à l'hôpital ? Je ne me souvenais de pas grand chose... tout était trouble... je murmurais des questions mais je n'avais pas de réponses... Finalement on m'a dit que je ne retournais pas chez moi mais que je devais rester ici, dans un pensionnat ou un internat bizarre. Pourquoi je me suis retrouvé là ? Aucune idée... je ne l'ai su que lorsque j'ai prit connaissance de mon pouvoir. Et j'étais complètement paniqué, je voulais sortir d'ici et retourner chez moi mais on me refusais ça catégoriquement. Je me sens perdu... j'ai mal, j'ai peur... et je suis devenu un monstre, tout le contraire de ce que je désirais être, parmi d'autres adolescent dans mon cas qui avaient besoin de compagnie et d'amis, toux ce que j'avais toujours voulu éviter. Je déteste cet endroit !! Et je me déteste moi-même !

Ou sont les filles ? Ou est la musique ? Ou sont les danseurs, l'alcool, le fun, les rires et les cris de joies ? Ok... alors je pars dans l'autre sens ! Je ne supporte pas de rester sans rien faire, je suis pas patient, et je déteste qu'on se moque de moi ! Sauf que c'est toujours le cas... et j'ai horreur de toutes ces fêtes de jeunes délurés qui boivent de l'alcool pour avoir l'air ridicule et faire des choses stupides. C'est pas mon truc du tout. On dit que je suis coincé, que je complexe, que je suis insociable, bizarre et dérangé. C'est peut-être vrai. Je n'aime pas me mêler aux gens pour tout dire et je préfère rester seul dans mon coin sur mon ordinateur, marcher un peu, aller au cinéma, observer des œuvres d'arts et surtout, surtout, faire de la musique et l'écouter. J'ai touché à tous les instruments inimaginables et je sais jouer de tout. J'ai commencé à l'âge de quatre ans avec le piano et je viens tout juste de terminer un apprentissage de clarinette. De toute manière c'est la seule chose que je sache faire la musique... un peu de dessins mais pas grand chose. J'aime bien lire aussi, sauf les romans à l'eau de rose qui me donnent envie de vomir. J'ai jamais eu de petite amie, elle me trouvent pas assez bien à leur goût je suppose. Bref je suis un type bizarre, renfermé dont tout le monde se moque sous cape et qui se fiche bien de ce qui peut lui arriver. Qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille ? Moi je dirais même ennuyeux à mourir ce fleuve... et vraiment injuste parfois. Qu'importe ce qu'on raconte et comment on me juge, je ne changerais pas pour plaire aux autres, j'aime bien être moi-même malgré les difficultés que ça entraîne. J'ai une force d'âme importante, je suis fort... je sais prendre les coups, et il est rare que je les donnes.

Est-ce que je suis beau ? Je ne pense pas... pourtant ma mère me l'a toujours répété des centaines de fois et ma famille aussi. En revanche ils voudraient que je souris d'avantage parce que ça me donne l'air gris. Je ne sais pas sourire... il faudrait une raison pour cela et elles sont plutôt rare pour tout avouer. Moi je ne me plaie pas. Je fais attention à mon apparence mais ça ne donne pas grand chose, je préfère éviter de croiser mon reflet trop souvent. Plutôt de taille moyenne, je mesure environ 1m68 pour 58 Kg. Un peu trop mince il paraît mais je ne manque pas de quelques muscles qui me mettent un soupçon en valeur. Mon visage semble angélique et mesquin à la fois, et je fais souvent en sorte que mes cheveux sombres aux mèches rebelles cachent une partie de mon visage ou parfois mon front et mes yeux. Juste histoire de mettre un certaine barrière entre moi et le reste du monde. On a plusieurs fois essayé de me faire changer d'avis et de couper court mais c'était hors de question. Mes yeux sont bleus, ma mère les adore. Moi j'y fait même pas attention. Mon style vestimentaire n'a rien d'enviable non plus... très classique : un jean, une chemise, des tennis, une veste... pourquoi essayer de ma faire remarquer alors que je déteste ça ? Tout en moi est simple et fait pour être le plus discret possible... autant dire que je ne porte jamais de couleur vive donc...

J'ai peur... mon don m'effraie véritablement... j'ai jamais voulu ce qui m'est arrivé, j'ai jamais désiré être un type hors du commun, bien au contraire ! Et voilà que je me retrouve avec des pouvoirs étranges, dangereux, et que je suis loin de comprendre tout à fait et de contrôler.
Au départ rien n'arrivait, et puis un jour, j'ai finit par comprendre quel était ce "don". Don du diable oui... il suffit que je touche un personne pour avoir dans mon esprit le flash de ses pires instants, de ses pires souffrances... et j'absorbe tout. Je pourrais me contenter d'avoir ces flash et rien d'autre et bien non... je peux débarrasser les gens de leurs pires souvenirs ou de leur mal-être. Vous trouvez ça bien ? Parlez pour vous... vous croyez que c'est facile d'avoir des souvenirs tragiques et des douleurs qui ne sont pas les votre ? Je fais des cauchemars toutes les nuits, je ne dors plus et je porte un fardeau qui n'est pas le mien... c'est tout simplement diabolique... alors je porte toujours des gants et je prend soin de n'avoir de contact avec personne ! Mais combien de temps ça va durer tous ça ?

Aucune... je préfère rester seul... ce monde n'est pas le mien, je ne vois pas pourquoi je devrais entrer relation avec tous ces gens... d'ailleurs ils me font tous peur. Il vaut mieux que je reste loin de tout le monde, ça les arrangera. Je ne suis pas de bonne compagnie, personne ne pourrait s'intéresser à moi et ça me va parfaitement bien !

Darren sortit du pensionnat en sifflotant, trop heureux de l'heure qu'il avait passé avec Kristina à jouer de la guitare. La musique...c'était un peu toute sa vie.
Dehors, le temps n'était pas glorieux. Quelques nuages gris recouvraient le ciel et menaçaient de pleuvoir. Mais l'air était bon, et Darren en avait marre de rester enfermé toute la journée dans cet enfer !
Il regarda un peu autour de lui, le vent balançant ses mèches rebelles devant ses yeux qu'il chassa inutilement de la main. Enfin, il s'avança droit devant, sans vraiment savoir où il allait. Il marcha assez longtemps...repenssant à toutes les choses qu'il avaient vécues ces derniers jours. Il sourit.
Dès son arrivé, il avait manqué d'étrangler Taylor, sans aucune raison en apprenant la vérité sur ce penssionat. Le début commençait bien...
Ensuite, il avait fait la connaissance de Kristina. Une fille jolie, drôle et qui partageait avec énergie sa passion pour la musique ! Il y avait Lola, une amie de Taylor qu'il aimait bien, Keira, une fille au caractère trempé mais qu'il aimait vraiment beaucoup pour son courage et sa volonté malgrès ce qu'elle avait traverssée, et aussi Alex, le nouveau qui avait l'air sympas !
Darren en vint aussi à se souvenir de la partie la plus noire qu'il ait vécu au penssionat, la connaissance de Keiji, le petit ami de Keira.
Il grimaça. A part le caractère fort, ils n'avaient pas grand chose à faire enssemble. Mais ça ne le regardait pas ! Keira l'aimait, c'était suffisant. Enfin...peut-être.
En tout cas, Darren s'était juré d'éviter ce type comme la peste. Il était dangereux et complètement siffoné ! Darren ne voulait en aucun cas revivre ce qui s'était passé dans la salle de bain. Il en tremblait encore ! Oh ! il n'avait pas peur de Keiji, ça non ! Il avait peur de lui même ! Il avait peur que la prochaine fois, si ce type le cherchait encore, il ne puisse pas résister à la tentation de le tuer. Pourtant, Darren avait promit à Keira qu'il ne le toucherait pas. Mais que ferait-il si Keiji sortait son couteau ? Allait-il se laisser faire, et mourrir avec un couteau planté dans le ventre ? Ah ! non alors ! Tant pis pour Keira ! Darren l'aimait beaucoup mais si ce mec essayait de le tuer, il se défendrait corps et âmes !

Après toutes ces penssées agitées, Darren finit par s'appercevoir qu'il se trouvait dans un endroit bizarre. Un fôret. Il décida de continuer sa marche mais ce n'était pas facil avec toutes ces branches ! Au bout d'un moment, il finit par atteindre une clairière, et s'assied sur un arbre tombé au sol, histoire de repensser à toute ces choses en paix.

En paix ? Pas tout à fait. Ils devaient y avoir un nombre indéchifrables de bestioles qui faisaient un bruit impossible ! Sans parler bien sûr...d'un bruit de pas et de broussailles qui s'avançaient vers lui. Darren se redressa d'un bond, et observa celui ou celle qui avançait vers lui...

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